vendredi 28 mai 2010

Meurtre d'un notaire

P. n'avait pas trop le moral, l'assassinat de Maître B., qu'il connaissait, l'ayant plutôt affecté, d'autant qu'il semblait au départ qu'on avait à faire à un meurtre perpétré suite à une mauvaise rencontre, ce qui, dans le milieu, peut arriver: j'ai failli, une fois, avoir à regretter d'avoir fait venir deux inconnus chez moi. Depuis je me limite à un seul, mais, comme j'en ai convenu avec ma fille avec qui j'en ai discuté, il demeure toujours un risque. C'est ce que nous imaginions qu'il était arrivé...
Nous avons ainsi, au fur et à mesure des éléments qui filtraient de l'enquête, essayé de comprendre ce qui avait pu conduire à la mort atroce de cette connaissance de P. Le crime crapuleux avec extorsion du code des cartes bancaires semblaient coller avec les coups de couteau multiples et l'égorgement m'a fait penser à un meurtrier d'origine arabe.
Et puis, l'enquête a très rapidement abouti. Il est vrai que l'assassin y a mis du sien en laissant des traces de son périple en se servant de la carte de sa victime: le petit Poucet n'aurait pas fait mieux. On sait maintenant qu'il s'agit d'une sorte de crime passionnel: les deux hommes «se sont fâchés comme peuvent se fâcher deux amants», estime le procureur Patrick Poirret.

Ce qui me troue, et pas qu'un peu, c'est que le crime commis, le meurtrier est ensuite allé à Lille s'envoyer en l'air avec «un autre petit-ami»: je ne sais vraiment pas si je serais capable de faire une chose pareille qui me semble découler d'une énorme déstructuration de cette personne. L'être humain est plein de zones d'étrangeté.

P. va mieux. Le crime passionnel lui va davantage qu'un crime crapuleux. Mais je sais qu'il risque la rechute: quand l'identité de l'assassin sera formellement connue, il se peut qu'il s'agisse de quelqu'un qu'il connaissait également...

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